Une pétition initiée notamment par des salariés de l’audiovisuel public et signée par des personnalités comme le comédien Vincent Dedienne ou l’actrice Laure Calamy a été mise en ligne mercredi pour mobiliser contre la réforme de l’audiovisuel public défendue par le gouvernement.
Ce texte, porté par la ministre de la Culture Rachida Dati, figurait à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale la semaine passée mais son examen a été reporté à une date encore inconnue pour cause de calendrier parlementaire encombré.
La fusion de l’audiovisuel public doit concerner France Télévisions, Radio France, l’INA (Institut national de l’audiovisuel) et France Médias Monde (RFI, France 24). L’intégration de ce dernier groupe provoque cependant un débat jusque dans le camp présidentiel.
Madame Dati prévoit une phase transitoire avec une holding commune au 1er janvier 2025, puis une fusion un an après. Quelque 16 000 salariés sont concernés.
La pétition, qui atteignait plus de 1 600 signatures mercredi en début de soirée sur le site change.org, affirme que « soumettre ces quatre entreprises publiques à une direction unique ne les rendrait pas plus puissantes, mais au contraire beaucoup plus vulnérables aux tentatives de pressions politiques et économiques, aux ingérences éditoriales ».
« Avec cette fusion nous risquons de perdre une pluralité de points de vue, une richesse éditoriale si précieuse à la vie démocratique du pays. Il y a un risque évident d’appauvrissement et de lissage des contenus. Nous constatons déjà par petites touches, sous l’effet des rapprochements en cours, un début d’uniformisation. Ne continuez pas sur cette voie », réclame ce texte, rédigé par des « publics et personnels de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’Ina », ainsi que par des « citoyennes et citoyens ».
Parmi les premiers signataires figurent des personnalités de divers horizons, comme les dirigeantes de la CGT Sophie Binet et de la CFDT Marylise Léon, le musicien Julien Clerc ou l’humoriste de France Inter Guillaume Meurice, actuellement suspendu d’antenne et dans l’attente d’un possible licenciement pour avoir réitéré des propos polémiques sur Benjamin Netanyahu tenus fin octobre.
Pour protester contre la réforme, les salariés de l’audiovisuel public avaient fait grève pendant 48 heures la semaine passée et la directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, avait de son côté invité les députés à « visiter » la station.
« Je suis sûre que vous repartirez convaincus de tout faire pour préserver la radio publique », avait-elle dit sur le réseau social X.