Les politiques nous soutiennent :
Alors que le Président de la République qualifiait en 2017 l'Audiovisuel Public de « honte de la République », nous voilà aujourd’hui confrontés à une réforme dépourvue de toute ambition globale ou de vision stratégique, et qui n’est motivée que par des impératifs économiques.
Particulièrement attaché à l’Audiovisuel Public français, à son indépendance, aux missions essentielles de service public dont il a la charge, je ne peux accepter qu'une logique de marché guide les réformes de ce secteur stratégique. Ce projet, ressuscité des cendres de 2020, arrive dans un calendrier resserré, sans concertation ni étude d'impact, et sans même avoir résolu la question du financement. Je n’y vois qu'une manoeuvre accélérée par une ministre désireuse de prouver sa capacité à forger un consensus entre la droite et la majorité avant les municipales de 2026.
Je m'inquiète tout particulièrement des restrictions budgétaires qu'emportera la mise en œuvre d'un tel projet. À court terme, la holding exigera des budgets supplémentaires, et à long terme, elle réduira ceux destinés à l'opérationnel, nuisant ainsi à la production de l'information et des programmes. Or, l’Audiovisuel Public français est déjà largement sous-financé en comparaison de nos voisins : deux fois moins que l'AP allemand, 40 % de moins que l'AP belge et 30 % de moins qu'au Royaume-Uni.
Sous prétexte de « créer des synergies », cette réforme menace de fragiliser les spécificités de l’Audiovisuel Public. Contrairement aux déclarations de Laurent Lafon sur la convergence entre le son et l'image, je pense qu’il nous faut préserver la diversité des rédactions. La création d'une holding imposera un journalisme multi-tâches, incompatible avec la souplesse nécessaire à la diversité des missions de l’Audiovisuel Public. L'addition des forces ne doit pas se faire au détriment de la spécificité de la radio ou de la télévision.
Cette réforme met également en péril l'indépendance du service public. Comme l'a souligné Jean-Noël Jeanneney, ancien Président de Radio France, dans une tribune au Monde, le pluralisme et la diversité actuels garantissent une information fiable et intègre. La multiplicité des structures protège cette indépendance. La création d'une holding, première étape vers une fusion, ouvre la porte à une ingérence politique accrue. Imaginons les conséquences si demain, le Rassemblement National était au pouvoir. Je ne souhaite pas l'adaptation française d'un scénario « à la hongroise » qui a vu l'audiovisuel public se muer en organe de propagande sous l'égide de Victor Orban.
Enfin, ce projet remet en question l'exception culturelle française, qui fait pourtant notre force. Vouloir imiter la BBC, actuellement en difficulté, n'est pas un modèle à suivre. Depuis 2010, la BBC a perdu 30 % de son budget et supprimé 1800 emplois. Ce n'est pas l'avenir que je souhaite pour notre service public.
Au nom des défis du numérique, et après avoir refusé de s'attaquer aux plateformes, le gouvernement fait le choix d'affaiblir un Audiovisuel Public qui se porte bien, innove et trouve son public. Comme l'a justement dit Sibyle Veil, « il ne faudrait pas faire de l'audiovisuel public un malade imaginaire. »
C'est pourquoi je m'oppose fermement à cette réforme et voterai contre ce texte.
Bien cordialement à vous.
Les journalistes locaux dans leur diversité de support : radio, télévision, presse écrite, leur pluralité d'opinion est indispensable pour donner de la consistance à la démocratie locale et pour la faire vivre. Pour les élus locaux, la presse régionale est nécessaire, rend compte de l'activité municipale et fait vivre le débat autour de ces projets. Elle nous permet également d'alimenter notre réflexion par des articles de fond, des enquêtes, des reportages de qualité.
Nous avons besoin de journalistes professionnels locaux de qualité et en nombre suffisant pour qu'ils puissent pratiquer leur métier de façon qualitative et indépendante.
Fusionner France 3 et France Bleu en région fragiliserait la démocratie.
J'appelle les députés à voter contre le texte de réforme de l'audiovisuel public.
Anne Vignot - Maire de Besançon
Le Groupe local des Écologistes Saint-Étienne Ondaine Pilat Forez souhaite apporter son soutien à la grève, à l'appel des organisations syndicales représentatives des salarié·es de Radio France et particulièrement à ceux de France bleu Saint-Étienne Loire.
La loi en faveur du projet de holding et de fusion des entreprises de l'audiovisuel public représente un danger pour la pérennité de la radio de service public. La proposition de M. Quentin Bataillon, député de la Loire, ne suffit pas sécuriser le financement et parle de façon trop vague "des entités de l'audiovisuel public [qui] pourront ainsi continuer à bénéficier, à compter de 2025, d'un niveau de recettes sécurisé grâce au vote par le Parlement, chaque année, en loi de finances d'un montant en euros, sans réserve de précaution."
Comme l'a dit Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, "Ne brisez pas un service qui marche !"
Les Écologistes - Groupe local Saint-Étienne Ondaine Pilat Forez